Libres après 4 mois  de détention

Confiscation de liberté de la  presse au Tchad 

Après 4  mois  passés à la Maison d’arrêt de Klessoum, en compagnie de cinq autres codétenus, le Directeur de publication du journal Le pays,  Monodji Mbaïndiguim Olivier, par ailleurs, correspondant de la Rfi au Tchad et les collaborateurs de medias ont recouvré  la liberté,  le 8 juillet 2025. La chambre spéciale de Tribunal de grande instance de N’Djaména les a déclarés non coupables des faits d’intelligence avec des agents des puissances étrangères, en l’occurrence la Russie.

Abdoulaye MbataNder

Embraqués dans une saga judicaire depuis le 5 mars 2025, le Directeur de publication du Journal Le Pays et correspondant de la Rfi au Tchad,MonodjiMbaïdjiguim Olivieret les 5 autres co-accusés  ont recouvré  la liberté. La chambre spéciale du Tribunal de grande instance de N’Djaména s’est prononcée en leur faveur, les déclarant non coupables des faits à eux reprochés. Ils  sont  ainsi relaxés au bénéfice du doute. Le verdict a été  rendu par cette chambre, le 8 juillet 2025.  Pour rappel, ils sont poursuivis pour  des faits d’intelligence avec des agents des puissances Etrangères,  en l’occurrence la Russie de Vladimir Poutine.

Les avocats entendent interjeter  appel

A l’issue du délibéré, le collectif des avocats deMonodjiMbaïndiguimOlivier et ses co-accusés se réjouissent,  certes de la décision, celle de la libération de leurs clients. Toutefois, ils entendent relever appel pour obtenir un non-lieu. « Nous nous réjouissons du fait que nos clients ont recouvré aujourd’hui, leur liberté. Cette liberté a été injustement, confisquée depuis le 5 mars. Ça fait plus de 4 mois aujourd’hui.Cependant, nous ne sommes pas satisfaits de la décision, parce que, pour nous, il n’y a l’ombre d’aucun doute. Ils doivent purement et simplement être relaxés pour infraction non constituée », a souligné Maître Alain  Ndilyam,  l’un des membres du Conseil.  A comprendre ce dernier, s’ils vont à la Cour d’appel,  les débats seront rouverts. Par conséquent, Me Alain Ndilyam demeure convaincu de l’innocence  de leurs clients. Par ailleurs, dans la foulée, Me Ndilyam  ne cesse pas  de  soulever certaines dispositions des lois qui garantissent  ou régularisent les journalistes dans l’exercice de leur fonction. « Nous estimons qu’ils doivent bénéficier, en ce qui concerne les journaliste, de la Loi 31 parlant de l’ordonnance 025 qui  régitla presse. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Le Tribunal dans sa souveraineté, a rejeté cette exception. Je pense qu’à la Cour d’appel, les débats seront ouverts sur cet aspect-là   », a-t-il ajouté

Les organisations  faitières s’en réjouissent

Cette décision est un ouf de soulagement pour les journalistes qui n’ont pas cessé de réclamer la libération de leurs confrères. Toutefois, selon les responsables des organisations faitières de la presse, cela ne doit en aucun cas occulter les difficultés que rencontrent les journalistes au quotidien dans l’exercice de leur métier. Ainsi, ils interpellent les autorités au respect des textes qui régissent le métier de journaliste. Pour le président de l’Union des Journalistes Tchadiens, Abbas MahamoudTahir, les journalistes sont confrontés à d’énormes difficultés dans l’exercice de leur métier. « Ces journalistes ont passé 4 mois en prison, rien que pour avoir fait leur boulot », a-t-il soutenu. Pour  lui, les intimidations  et  autres pratiques nuisibles  à l’exercice du métier de journalisme continuent au Tchad. Il appelle par ailleurs les acteurs de médias  au professionnalisme. «Nous vous demandons d’être vigilants  et de respecter les règles déontologiques », a-t-il appuyé.

Le Bureau exécutif du Patronat de la Presse Tchadienne (Ppt) qui a aussi réagi à travers  un communiqué de presse,  par l’entremise de son président Allahondoum Juda, a salué  la décision de justice ayant  permis la remise en liberté de nos confrères. Selon lui, ce verdict est le triomphe du droit sur l’arbitraire. « Cette décision de justice renforce la confiance dans nos institutions et constitue un signal fort en faveur du respect des principes démocratiques », a-t-il souligné. Cependant, le Ppt demande aux autorités tchadiennes, de respecter les textes qui encadrent l’exercice du métier de journalisme et d’arrêter de juger les professionnels de médias  sur la base du code pénal, lorsqu’ils agissent dans le cadre légal de leur profession.

Une solidarité sans faille

Il faut reconnaitre que les journalistes, associations professionnelles de medias et des droits de l’Homme, activistes et citoyens engagés ont fait preuve de solidarité sans précédent, pendant la détention de ces journalistes. Pendant cette période, la mobilisation a été constante. Il suffit simplement de se rendre au palais  de justice lors des audiences  pour se rendre à l’évidence. Les journalistes assistaient en nombre,  au procès. Cette solidarité exemplaire qui avait  disparu avec des innombrables problèmes dans le milieu, marqué par des guerres d’intérêts égoïstes, a été  retrouvée. Elle  a  été saluée par les organisations faitières, comme le cas du Ppt, qui estime que cette  mobilisation des journalistes a contribué au triomphe de la vérité. 

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