Ministère de la jeunesse et des sports
A la surprise général, le Directeur général de Jeunesse et des sports, Dingamnaiel Kaldet Lwanga est suspendu de ses fonctions par le chef de département, Hamit Maidé Lony. Son tort c’est d’avoir dit tout haut, ce que les autres ruminent bas dans les couloirs de ce département ministériel.
Abdoulaye Mbata Nder
A travers un arrêté signé en date du 9 mai dernier 2025, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamit Maidé Lony a annoncé la suspension immédiate, à titre conservatoire, du directeur général de Jeunesse, Dingamnaiel Kaldet Lwanga et l’ouverture d’une enquête administrative pour établir toutes les vérités et les intentions, liées à ses propos et à leur éventuelle répercutions. Selon un communiqué officiel émanent de son cabinet, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamit Maidé Lony indique avoir pris connaissance d’une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux dans laquelle le directeur général de Jeunesse tient des propos gravissimes, indignes de sa fonction et attentatoires au principe de neutralité, de respect et de responsabilité qui doivent guider tout haut responsable d’un service public.
Le communiqué renseigne par ailleurs, que l’intéressé a proféré des menaces à l’endroit d’une catégorie de jeunes. Des déclarations jugées contraires aux valeurs de paix, prônées par le Marechal Mahamat Idriss Déby Itno, dans le cadre de la 5ème République, a précisé le document. Le Ministère condamne les propos de Dingamnaiel Kaldet Lwanga tout en précisant que cette décision est prise pour préserver l’image de l’administration ainsi que la confiance des jeunes envers les institutions du département de la jeunesse. Car, la jeunesse mérite d’être accompagnée dans ses actions et non être considérée comme un adversaire ou un ennemi, justifie-t-il.
Qu’a dit Kaldet Lwanga dans la vidéo ?
Dans cette vidéo, Djigamnaiel Kaldet Lwanga précise, dès l’entame de ses propos qu’il exposera certains jeunes, « des éternels jeunes » qui, selon lui, font carrière avec le terme « jeune ». Dans la vidéo controversée, il a, avant tout, invité le président de la République, le Marechal Mahamat Idriss Itno, à donner de la chance également à d’autres jeunes tchadiens qui n’attendent que servir le pays. «Essayez et vous verrez et vous apprécierez », a-t-il exhorté. Selon lui, certains jeunes sont dans des systèmes ésotériques et sont protégés par des hauts responsables qui leur servent de parrain. « Ils sont dans l’obscurantisme, ils sont dans l’obscurité, mais ils pensent être dans la lumière. Ils se cachent derrière des partis politiques pour faire du mal à certains jeunes et briser la carrière de ceux-ci en obstruant et compromettant leur avenir afin de paraître et briller seul », a -t-il vomi. Kaldet a clairement indexé un groupe, sans langue de bois.« Certains sont dans des Partis politiques mais qui ne leur servent que de couverture. Ils ne sont utiles en rien dans ces partis politiques. Même dans leur petit village, ils ne peuvent pas mobiliser leurs familles nucléaires pour augmenter le suffrage de leur parti. Cette catégorie de jeunes-là, Monsieur le Président, que du sale, que de la méchanceté, que du mensonge, que de la manipulation, que des coups bas, que de peaux de banane pour éteindre les autres jeunes (pourtant tchadiens aussi) et se faire la place tout seul au soleil », a-t-il poursuivi. Pour Dingamnaiel Kaldet Lwanga, cette catégorie de jeunes, ne sert que ses propres intérêts. Toutefois, il a émis l’espoir que le mal ne va pas dominer éternellement sur le bien. « Forcé, les choses doivent changer pour le bien-être de la jeunesse tchadienne et du Tchad. On va briser l’omerta », a-t-il conclu.
Le gladiateur coupable de son franc-parler
Il vrai que le gladiateur, à travers cette sortie sur les réseaux sociaux, en sa qualité de cadre du département, a failli. Car, il a clairement vilipendé « les éternels jeunes » qui, selon lui, font carrière avec le terme jeune et mettent aussi les bâtons dans les roues des autres jeunes et des différents ministres qui se succèdent à la tête du département. Toutefois, il faut reconnaitre la part de vérité dans ce qu’il a dit, même si la manière par laquelle il s’est pris pour le faire est inappropriée, en tant que cadre du Ministère. Il n’est d’ailleurs un secret pour personne que de jeunes ont pris en otage certaines structures sous tutelle, depuis des années, sans pour autant se mettre au service de cette couche. De surcroit, ceux-ci marquent la sphère médiatique par des guéguerres interminable à cause des intérêts personnels, mis en avant au détriment de l’intérêt collectif des jeunes. Coupable de son franc-parler, Dingamnaiel Kaldet Lwanga s’est offert à ses détracteurs sur le plateau. Il n’a pas été loupé. En parcourant le communiqué de la direction de cabinet du ministre, annotant cette suspension, on comprend aisément qu’il y a derrière cette note, l’intention de nuire. C’est vrai que Kaldet Lwanga a commis une faute administrative. Au-delà, lui prêtant des intentions malsaines serait injuste de la part de ses collaborateurs. Toutefois, cette sanction doit interpeller aussi d’autres cadres et responsables administratifs qui choisissent les réseaux sociaux pour se régler des comptes, oubliant qu’il leur est conseillé le droit de réserve et de neutralité.