Louweadoum N’gardomty Blanchard, De la société civile à la politique

La sphère politique s’agrandit,  avec la naissance de la Convergence du peuple pour l’indépendance (Cpi). Le lancement officiel des activités de cette formation a eu lieu le vendredi 9 mai 2025 à N’Djaména, en présence des militants, des sympathisants et des leaders d’autres partis politiques,  sortis nombreux pour la cause.

Christian Allahndiguissem

« Tout ce que vous faites pour moi, sans moi en réalité,  vous le faites contre moi ». C’est sur cette citation du panafricaniste Mohamar Gandhi que le fondateur et Président national du parti Convergence du peuple pour l’indépendance (Cpi), Louweadoum N’gardomty Blanchard, s’est appuyé pour annoncer la couleur et la position tranchante de son parti, dans un contexte socio-politique aussi particulier.

Dans son discours de circonstance, le président national,  Blanchard,  s’est appesanti sur les différents maux qui minent le Tchad. Pour lui, le Tchad a été trop souvent confisqué par des clans,  instrumentalisé au profit d’intérêts particuliers et de logiques de prédation. Au rang desquels, il a évoqué, la violence politique, les discriminations régionales, les exclusions sociales, le clientélisme, le népotisme, la corruption, la centralisation autoritaire du pouvoir. « Pris dans les filets d’un groupe d’individus qui ne pensent qu’à leur ventre, nous disons trop c’est trop », a déclaré Blanchard qui n’a pas manqué de peindre en noir, le tableau de la transition qui vient de s’achever. Selon lui, cette transition teintée de bain de sang,  s’est inscrite dans l’histoire en rouge. Toutes les familles ont été victimes des tueries orchestrées,  simplement pour des intérêts égoïstes. Et de poursuivre que cette situation montre que la classe politique vieillissante ne se soucie pas de l’avenir du pays.

La CPI s’engage à sortir le Tchad du lot

Par conséquent, poursuit Louweadoum N’gardomty Blanchard, le Parti Cpi, après constat, se propose au peuple tchadien,  comme une solution durable à tous les maux qui minent le développement du Tchad. Face à ses convives, le président de la Cpi a mis à profit la  cérémonie pour dévoiler le programme politique de sa formation. Un programme qui, selon lui, propose une refondation de l’administration, un plan de redressement de l’éducation  avec pour priorité,  un investissement massif dans les infrastructures, la formation, la revalorisation  du statut des enseignants, la réactualisation des programmes selon les besoins de l’heure…Le programme prévoit également une réorganisation stratégique de l’économie vers l’agriculture, l’élevage, la transformation des produits locaux jusqu’au fond du Tchad, tout en luttant contre l’évasion fiscale, les monopoles et les contrats léonins. « La Cpi veut faire de l’agriculture et de l’élevage les piliers de notre souveraineté  alimentaire, grâce à la mécanisation, à l’aménagement de périmètres irrigués, à la sécurisation du foncier, et à la création de banques agricoles », a justifié Blanchard.

La Cpi, dans son programme politique, place également la jeunesse au cœur de son projet. Car, à croire son président, les jeunes Tchadiens sont talentueux mais, désœuvrés, déscolarisés, sous-employés, ignorés et sans opportunités. Dans la pratique, le parti entend mettre en place des programmes nationaux pour l’emploi de ceux-ci, l’entrepreneuriat et l’insertion sociale. Le parti ne perd pas ce vue, la problématique genre. A ce titre, il s’engage pour une « véritable égalité entre les sexes, en matière d’accès à la santé, à l’éducation, à la propriété foncière, à la représentation politique ainsi que des quotas obligatoires,  dans toutes les instances décisionnelles et mettre fin aux discriminations. Le parti inscrit également dans son programme, une politique extérieure souveraine,  basée sur le respect mutuel, la coopération gagnant-gagnant, la solidarité panafricaine et la défense des intérêts du peuple tchadien. « Nous renforçons nos alliances régionales mais dans la dignité », a claméBlanchard.

Le parti des Panafricanistes

A croire le premier responsable, la Cpi est née d’un constat lucide et d’une volonté inébranlable, celle de rétablir l’indépendance réelle du peuple tchadien sur le plan politique, économique, éducatif, culturel et diplomatique. Pour lui, « la démocratie est possible, le développement est atteignable et la dignité est non négociable ». Au regard  de cette vision, la Cpi se veut un cadre d’expression des patriotes  engagés,  appelés, prenant le nom de « Panafricaniste ». D’où, le changement de cap de Louweadoum N’gardomty Blanchard qui a misé,  de leader d’une organisation de la société civile, l’Union des jeunes nationalistes (Ujn) au leader d’une formation  politique dont il entende se servir pour le changement du Tchad. Pour y arriver, il appelle tous les « patriotes sincères »,  à se joindre au parti car dit-il, « nous ne promettons pas la lune. Mais nous garantissons la rigueur, l’engagement, la transparence, la justice et la volonté de construire un Tchad nouveau, meilleur, respecté avec et pour le peuple ».

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