Chef de file de l’opposition
A travers le communiqué de presse N°1, rendu public le 12 mai 2025, le parti Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (Mptr) de Brice Mbaimon Guedmbaye sort de son silence et tape du poing sur la table. Une vive contestation contre la désignation du président du Rndt/Le Réveil, Pahimi Padacket Albert comme le chef de file de l’opposition démocratique. Un communiqué dont la teneur en dit long.
Franck Madjitébaye
C’est sans surprise que le Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (Mptr), se dit prendre connaissance du communiqué du président Pahimi Padacket Albert, endossant le titre de Chef de file de l’opposition politique au Tchad. Le président Brice Mbaimon Guedmabye et son parti estiment que, dans le sillage des élections législatives du 29 décembre dernier et conformément aux dispositions de l’ordonnance 40, portant statut de l’opposition, ce prestigieux statut va échoir au président du parti de l’opposition, ayant le plus de députés à l’Assemblée nationale. Quoi de plus normal, que dans la configuration politique actuelle, le RNDT/Le Réveil puisse prétendre à ce poste, révèle le Mptr.
Cependant, le parti et son président national émettent de « sérieuses réserves » quant à la réelle volonté et la capacité de Pahimi Padacket Albert à représenter l’opposition « qu’il a toujours persécutée », sans au préalable clarifier sa position de co-gestionnaire du pouvoir avec le Mouvement patriotique du salut (Mps), depuis bientôt 30 ans. Par conséquent, insiste le communiqué, le RNDT/Le Réveil se sera toujours illustré par une inconsistance des plus vertigineuses dans ses choix politiques avec des fluctuations qui ont été souvent plongées dans l’opposition dans le dépaysement, voire la désunion.
Une autre alternative s’impose
A lire entre les lignes du communiqué du MPTR, il apparait incohérent et incongrue que le RNDT /Le Réveil et son président Pahimi Padacket Albert héritent de ce poste de chef de file de l’opposition politique. Sans entrer dans les détails, l’histoire retient que l’homme politique Pahimi Padacket Albert a été plusieurs fois ministre dont deux fois premier ministre sous Déby père et Déby fils, tous deux présidents du parti à l’oriflamme guerrière, au pouvoir depuis plus de 31 ans. Sous l’angle de cette hypothèse, le communiqué de déduire que, sans prôner un radicalisme mécanique, sourde et aveugle, le MPTR entend conserver sa liberté d’opinion et rejette tout ce qui pourrait s’apparenter à un consensus mou, systématique et paralysant. Notre position, avertit le MPTR, ne procède d’aucune adversité vis-à-vis d’une quelconque formation politique. « Nous nous réservons et agirons davantage par le vécu et l’observation. Notre démocratie encore balbutiante, exige un système rigoureux, où le consensus aussi utile soit-il, restera l’exception plutôt que la règle », a conclu le MPTR pour qui l’opposition constructive doit puiser sa source dans le courage et l’exigence, non pas dans la compromission. En somme, par ce communiqué le président Brice Mbaimon Guedmbaye, au-delà de la prise de position de son parti qui semble radicale, invite l’ensemble de la classe politique tchadienne, plus particulièrement les ailes dissidentes à s’approprier cette opposition politique dont l’avenir s’annonce compromettant. « La politique sans l’exigence de la vérité n’est qu’un leurre », a conseillé le président national du MPTR.