Lutte contre le terrorisme : Le Tchad dans le viseur des terroristes

A travers un message radio, signé du Directeur général de la police nationale, le général Tougoud Digo Maidé,  en date du 27 juin 2025, portant le cachet  N°2628, il est recommandé aux forces de défense et de sécurité, partant toute la population tchadienne, de redoubler de vigilance face aux inquiétudes sécuritaires, liées aux actes terroristes.  Mention faite aux différents lieux publics sans exception sur l’ensemble du territoire national, y compris dans les zones frontalières.

Franck Madjitébaye

Le dit communiqué est libellé comme suit : « Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, vous êtes instruits de redoubler de vigilance pour prévenir  toute surprise au niveau des marchés, des commissariats de sécurité publique, des lieux publics. A cet effet, il faut redoubler le contrôle des femmes,  aux frontières avec stricte exécution et fin ».  Une sonnette d’alarme juste,  après une descente sur terrain  des ministres de la Sécurité  publique et Défense, des Armées et des Anciens combattants. C’était à l’est du pays, précisément au  Salamat et aux alentours des  zones frontalières avec le Soudan voisin. Pour rappel, au cours de ces opérations, des quantités d’énormes d’armes à feu et de guerre de tous calibres ont été détectées et récupérées par les forces de défense. Après présentation au public, il ressort du constat général que la prolifération des armes sur l’ensemble du territoire national est une triste réalité.   Elles sont sources d’une insécurité qui va crescendo dans la quasi-totalité des provinces, notamment dans la zone méridionale et septentrionale du pays.  C’est fort de ce constat et dans ce tourbillon d’insécurité que la vigilance doit être de mise au sein de la population.  Ce qui n’occulte en rien l’actualité dans la bande sahélienne où de plus en plus, la situation donne du tournoi.

Le  cas édifiant  du G5 Sahel

En effet, dans la bande sahélienne, l’actualité  reste dominée par des attaques et les attentats perpétrés à différents niveaux,  par des mouvements terroristes qui écument le grand désert. Depuis quelques mois, aucun pays du G5 sahel n’est épargné par les actes barbares des courants terroristes,  à l’exception près du Tchad. Il est vrai qu’au Mali, les terroristes qui avaient pris jadis en otage les populations de l’Azawat et les habitants des montagnes des Iffogas,  continuent d’endeuiller des familles,  malgré des efforts consentis de la communauté internationale, en même temps que le Burkina Faso du jeune capitaine Ibrahim Traoré enregistre ce dernier temps,  des victimes civiles et militaires  pour cause de terrorisme.  Attentats par des véhicules piégés, attaques des camps militaires et autres assauts nocturnes contre des paisibles citoyens des zones à risque,  constituent le quotidien des Maliens, des Burkinabés mais aussi des Nigériens. Certaines localités dans le grand bassin du Lac Tchad, en proie à la nébuleuse Boko-Haram ne sont pas à oublier. Il vous souviendra que le Tchad,  sous Déby père,  a fait de la lutte contre le terrorisme dans le bassin du Lac Tchad et dans le sahel sous crédo, tenant ainsi  par le nez,  les puissances occidentales hostiles au terrorisme dans le monde. L’histoire étant têtue, des contingents tchadiens, la Force tchadienne en intervention au Mali (Fatim), avec à leur tête, l’actuel Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, n’avaient pas non plus  manqué au rendez des armes et avaient également fait parlé d’eux.   Au prix des sacrifices de Tchadiens, reconnu  de la communauté internationale, les opérations ont accouché le regroupement G5 Sahel, regroupant  5 pays du sahel dont le Tchad. Mais, au fil du temps, cette force mixte,  appuyée par la communauté internationale avec comme marraine, la France,  va se disloquer,  faisant  place de plus belle  à la recrudescence  du terrorisme dans la bande sahélienne. A cette macabre liste  s’ajoute la nébuleuse Boko-Haram de Abubakar Shékau qui avait également pris en otage  les localités du bassin du Lac Tchad. Bref, aujourd’hui, les trois régimes du Sahel, sous transition militaires, unissent leurs forces dans une  confédération  dite Alliance des Etats du Sahel (Aes) pour lutter  contre les mouvements terroristes. Une nouvelle initiative, somme toute, débarrassée de l’ancienne marraine,  la France, déclarée également persona grata par les trois régimes militaires.

Le retour de la Burqha

S’il est fait mention dans le communiqué du Dg de la Police de contrôler les femmes, il ne fait aucun doute qu’il s’agisse effectivement ici des femmes, généralement habillées en burqha noir  qui les masque jusqu’au visage. Cet accoutrement peut à l’occasion, permettre aux hommes travestis pour la circonstance  pour des raisons  inavouées,  de se livrer ainsi aux actions de terrorisme.  

On se souviendra avantageusement que, dans le souci de lutter  contre le terrorisme, l’Etat sous Déby père,  avait pris un certain nombre de mesures parmi lesquelles, l’interdiction du port de la burqha.  Une décision intervenue à la suite des attaques terroristes enregistrées ici, à N’Djaména, en 2015,  dans les lieux publics : le Commissariat central et le grand marché de la capitale.  C’était pour la première fois qu’un tel évènement frappait le sol tchadien. Mais, plus intrigant  était que l’attaque du grand marché a été orchestrée par des hommes,  déguisés en femmes sous la  burqha. Des attaques kamikazes qui avaient fait de nombreuses victimes dont les forces de défense et de sécurité. Aussi, dans la foulée, des opérations de fouilles entreprises par les forces de défense et de sécurité avaient permis de mettre la main sur des présumés éléments terroristes dont des femmes sous la Burqha. Autrement dit, il temps pour le gouvernement de réactiver  cette interdiction de  port de cet habit qui refait surface, surtout dans les milieux publics.

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