Donald Trump coupe le pont avec l’OMS

USA

Le lundi 20 janvier 2025, le 47e président des États-Unis d’Amérique a savouré une cérémonie d’investiture aux allures de triomphe de César. Le Républicain, Donald Trump, a prêté serment sous le dôme du Capitole, pris d’assaut, il y a quatre ans, par des hordes d’émeutiers refusant sa défaite. Le président élu s’installe donc à nouveau à la Maison Blanche, après être devenu officiellement le 47e président des États-Unis d’Amérique pour la seconde fois. Dès sa prise de fonction,  il a signé plusieurs décrets parmi lesquels, celui portant retrait des États-Unis de l’Organisation Mondiale pour la Santé.

Djasrabé Ndingamndôh

Son investiture était articulée autour d’une cérémonie officielle de prestation de serment et des spectacles musicaux, un défilé de célébration et un certain nombre de bals officiels. Le vice-président élu, JD Vance, a également prêté serment et a rejoint M. Trump sur scène, pour inaugurer officiellement leur nouvelle administration. Il s’agit de l’étape la plus médiatisée de la transition du pouvoir, entre les dirigeants du gouvernement à Washington DC. Un élément clé de la cérémonie, la récitation du serment d’entrée en fonction du président élu en ces termes : « Je jure solennellement que j’exercerai fidèlement la fonction de président des États-Unis et que, du mieux que je peux, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis. », fin de citation. C’est par ces mots que Donald Trump, est devenu officiellement le 47e président des Etats-Unis d’Amérique. Il avait, auparavant, été le 45e président, entre 2017 et 2021.

Au cours de sa campagne électorale, certains chefs d’États européens avaient pris position pour la démocrate, Kamala Harris, puisqu’ils espéraient poursuivre avec elle, une politique étrangère alignée sur leurs intérêts, surtout la guerre en Ukraine. Parce que le Républicain Trump, gardait une position radicale contre cette guerre. Les tensions dans le Proche Orient, la crise migratoire et les questions de terrorisme en Afrique, font partie des dossiers brulants qui devront être traités. Fidèle à sa doctrine « L’Amérique d’abord », Trump est perçu comme une véritable menace pour les intérêts des dirigeants occidentaux qui dépendent totalement du système politico-économique et militaire américain. Son retour inquiète aussi les sans-papiers qui estiment que l’administration Trump pourrait les expulser, en cas d’arrestation, par les services américains de l’immigration. Une déportation massive des immigrants n’est pas à exclure sous le second mandat de l’imprévisible Trump.

Le retrait des USA de l’OMS

Quelques heures seulement après son investiture, le locataire de la Maison Blanche, Donald Trum, a pris un acte pour retirer son pays de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) dont il avait vivement critiqué la gestion, pendant la pandémie de Covid-19. Les Etats-Unis sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève. Selon l’OMS, ils contribuent à son financement, via une cotisation indexée sur leur PIB, mais aussi par le biais de contributions volontaires. Leur départ de l’organisation devrait déclencher une restructuration importante de l’institution et pourrait nuire aux efforts mondiaux, en matière de santé publique, notamment de surveillance et de lutte contre les épidémies.

Les États-Unis vont sortir de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré lundi Donald Trump, dès l’entame de son retour pour un second mandat présidentiel, citant ce qu’il a décrit comme la mauvaise gestion de la pandémie de COVID-19 mais aussi d’autres crises sanitaires internationales. Le milliardaire républicain reproche à l’OMS, son incapacité à s’affranchir « de l’influence politique inappropriée » d’États membres et a déploré les « paiements injustement onéreux » que doivent effectuer les États-Unis, en comparaison de ce que versent d’autres pays, plus larges, comme la Chine, a-t-il dit.

L’OMS a « arnaqué » les États-Unis, a déclaré le président républicain à des journalistes, depuis le Bureau oval de la Maison blanche. « Cela ne va plus se produire désormais », va-t-il ajouter, signant un décret ordonnant le retrait des États-Unis de ladite organisation dans un délai de douze mois, comme le prévoit la réglementation américaine.

Washington ne versera plus de contribution financière aux travaux de l’organisation, dont il est actuellement le principal soutien, et de loin, avec environ 18% du budget de l’OMS qui s’établit, pour la période 2024-2025, à 6,8 milliards de dollars.

D’après certains experts, liés ou non à l’OMS, le retrait des États-Unis va mettre en danger les différents programmes de l’organisation, comme la lutte contre la tuberculose. L’administration américaine va aussi cesser de prendre part aux négociations sur un traité commun sur les pandémies. Les employés fédéraux qui travaillent auprès de l’OMS seront réaffectés, indique le document. En fait la décision de Donald Trump n’est pas des plus surprenantes. Déjà, en 2020, lors de son premier mandat, il avait entrepris, des démarches pour quitter l’OMS, l’accusant d’aider la Chine dans ses efforts pour « tromper » la communauté internationale sur les origines du COVID-19. L’OMS a rejeté ces accusations. Selon la presse américaine, Trump exhorte les agences fédérales à «suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressources du gouvernement des États-Unis à l’OMS» et les enjoint d’identifier « des partenaires américains et internationaux, crédibles capables d’assumer les activités précédemment entreprises par l’OMS».

La position de l’UA par rapport à ce retrait

Cette décision inquiète l’Union africaine. Cette organisation continentale se dit consternée par la décision du président américain, tout en espérant qu’il reconsidérera sa décision. Selon le communiqué publié le mercredi 22 janvier 2025, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat estime que le monde dépend de l’OMS pour s’acquitter de son mandat qui vise à assurer la sécurité de la santé publique mondiale, en tant que bien commun partagé. « Cette décision inquiète le continent, actuellement confronté à plusieurs épidémies, comme le Mpox et le virus de Marburg. En Afrique, les États-Unis ont été l’un des premiers pays et forts partisans de la création de l’Africa CDC, l’agence technique de l’Union africaine pour les urgences de santé publique qui travaille avec l’OMS et les membres mondiaux de l’OMS pour détecter, préparer, répondre et se remettre des pandémies », a mis en garde l’UA.

Ce retrait inquiète d’autant plus qu’il survient, au moment où la forte circulation du virus de la grippe aviaire aux États-Unis, accentue les craintes d’une prochaine pandémie. Le pays a recensé début janvier un premier décès humain lié au virus H5N1. 

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