L’entraineur Kevin s’en va le cœur serré
Par une décision signée le 20 février 2025, le secrétaire général par intérim de la Fédération Tchadienne du football association, Baba Ahmat Baba a révisé le staff technique des Sao. Ainsi, le sélectionneur principal, Kevin Nicaise cède sa place à Taher Zakaria. Une décision qui prend tout le monde de court.
Abdoulaye Mbata Nder
C’est en vue de préparer les matchs éliminatoires de la Coupe du monde FIFA 2026, que le staff de l’encadrement technique des Sao a été révisé par le secrétaire général intérim de la Fédération Tchadienne du football association, Baba Ahmat Baba. Cette révision a porté l’entraineur d’AS PSI club qui évolue à la Ligue provinciale de football de N’Djaména, à la tête de la sélection nationale, en remplacement de Kevin Nicaise. Prenant acte de la décision, le désormais ex-entraineur des Sao a sifflé la fin de son aventure, à travers une correspondance qui circule sur la toile depuis quelques jours. Par ce canal, il a exprimé sa fierté pour le travail accompli, en si peu de temps. « J’ai toujours donné le meilleur de moi-même, pour honorer cette mission, malgré le contexte difficile. J’ai pris plaisir énorme à travailler pour la patrie. J’en garde un souvenir et des expériences incroyables », a-t-il écrit.
Une attitude méprisante
Le remplacement de Kevin Nicaise a surpris plus d’un. Même si le nouvel entraineur l’aura bien mérité, après avoir porté son club au plus haut niveau, en gagnant même le titre de champion de Ligue provinciale du Chari Baguirmi. Tout de même, il faut reconnaître que Kevin Nicaise était en train de mettre en place une équipe compétitive, quand bien même qu’il n’a pas réussi à faire d’exploit comme l’auraient souhaité les dirigeants du football tchadien. Allusion faite à l’échec des Sao aux éliminatoires pour la Can Maroc 2025. Une mission d’ailleurs impossible avec les conditions de travail pénibles auxquelles il a été soumis. C’est pourquoi, certains observateurs avertis, n’apprécient pas ce changement et estiment plutôt qu’il fallait lui donner du temps pour construire une équipe compétitive. Pour eux, ce brusque changement, à la veille d’un match, n’est pas propice. Raison de plus pour déplorer cette manière de faire des dirigeants du football, surtout celle de l’équipe intérimaire de Fédération Tchadienne de Football Association qui a mis fin à son contrat, foulant allègrement aux pieds, les règles éthiques et administratives. Ce qui témoigne d’un manque de respect à son égard. Une attitude que d’ailleurs, le concerné a trouvée méprisante. Dans sa correspondance, l’ex-entraineur des Sao sénior a clairement souligné que la manière avec laquelle on a procédé à son remplacement est un manque de considération qui, selon lui, n’est que le reflet du manque de professionnalisme des instances dirigeantes du football tchadien. Allusion faite à la publication de cette décision sur les réseaux sociaux. Ainsi, l’ex-entraineur des Sao s’en va, le cœur serré.
Taher Zakaria, attendu au pied du mur
Peut importe le véritable motif, resté jusqu’ici dans les secrets des dieux, il faut le dire sans ambages que le remplaçant de Kevin Nicaise ne dispose pas d’épaules assez larges pour poursuivre son œuvre. Le désormais entraineur principal des Sao, Taher Zakaria, n’est pas encore fait pour un tel poste, même s’il a déjà réussi à prouver ses qualités de leader sportif sur le plan national. Son inexpérience sur la scène internationale risque d’être préjudiciable. On aurait pu trouver mieux sur le marché, surtout que ces dirigeants ont, par moment, relevé le manque de résultats pour procéder à ce remplacement. Pour ainsi dire, en aspirant au changement à la va-vite, on aura aggravé la situation. Ce qui témoigne bien de la volonté des acteurs sportifs à maintenir le football tchadien dans son agonie, sinon, le pousser à la mort. En tout cas, des exemples à propos ne manquent pas. La Fédération Tchadienne de Football Association a annoncé, les semaines dernières, son retrait des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Féminines 2026. Une déception de plus pour les amoureux du football. De toutes les façons, Taher Zakaria doit saisir sa chance pour mieux faire. Une mission qui s’annonce d’ore et déjà difficile pour le promu qui doit faire avec les réalités tchadiennes, celle de donner le meilleur de soit avec le peu ou presque pas de moyens, surtout avec des dirigeants ingrats, prêts à te lâcher à la première occasion et te faire porter le chapeau. C’est aussi de la sorte que le coach brun a appris à ses dépends.