« Nous sommes prêts à impulser une nouvelle dynamique qui permettra à notre football de décoller»
Candidat au poste de président de la Fédération Tchadienne de Football Association, M. Tahir Oloy Hassan dévoile sa vision pour le football tchadien, plongé dans une léthargie depuis plusieurs années à cause des conflits d’intérêts et de leadership. Optimiste pour les élections qui auront lieu, le 1er mars 2025, Tahir Hassan Oloy sollicite le soutien de tous les acteurs du football pour rompre avec le passé et refonder le football au Tchad. Entretien.
Propos recueillis par Abdoulaye Mbata Nder
Vous êtes candidat aux élections de la Fédération Tchadienne de Football Association pour la présidence du Conseil. Dites-nous, quels sont les différents axes qui constituent votre programme quadriennal ?
Tahir Oloy Hassan. Nous avons un programme quadriennal cohérent qui prend en compte, les aspirations du monde de football. Ce programme s’articule autour de 11 points. Il prend en compte toutes les préoccupations du football tchadien. Premièrement, nous voulons mettre un accent sur la reforme de la gouvernance parce que, si la gestion de notre fédération pose problème, c’est parce qu’il y a eu une mauvaise gouvernance. Ainsi, il va falloir repenser et faire autrement les choses. Donc, il est nécessaire procéder aux reformes pour une gouvernance saine, avec des objectifs clairs. En suite, nous voulons également mettre un accent particulier sur le développement des infrastructures sportives. Sans les installations sportives, on ne peut pas jouer au football. Il faut nécessairement avoir des terrains, mais surtout des terrains conventionnels. A cet effet, nous voulons faire un plaidoyer auprès du gouvernement pour que des infrastructures sportives soient mises en place afin de permettre aux jeunes de mieux jouer au football. Dans notre programme, nous avons aussi pensé au développement de football à la base, en créant des centres de formation. Notre souci sera donc de détecter des jeunes talents pour les envoyer dans ces centres pour un bon encadrement. Ce sont ces jeunes qui peuvent assurer la relève au sein de l’équipe nationale.
Notre programme quadriennal prend aussi en compte, le développement du football féminin. Ainsi, nous envisageons de créer une académie, dédiée uniquement au football féminin et de mettre sur pied, un championnat dans cette catégorie. C’est pour cela que nous avons pensé à la création d’une académie de football féminin. Nous allons également procéder à la reforme de la direction technique. Cette direction est le poumon du développement de football tchadien. Aujourd’hui, notre direction technique est composée d’une seule personne sans moyen. Il va falloir renforcer cette direction avec des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour qu’elle soit à la hauteur des enjeux. L’un des points essentiels de ce programme, c’est aussi de mettre en exergue, la communication. Ainsi, nous envisageons la création d’une direction de communication au sein de la Fédération Tchadienne de Football Association, pour rendre visibles les actions que nous allons mener. Cela va certainement soigner l’image de notre football auprès du public. Dans ce programme quadriennal, nous avons également pensé rendre dynamiques, les ligues provinciales. C’est sur ces ligues que le développement de football au niveau des provinces repose. Il faut d’emblée, admettre que ces ligues traversent d‘énormes difficultés en termes de moyens, d’organisation et de formation. Par ailleurs, ce programme met en avant, la mobilisation des ressources. Car, sans moyen, on ne pourra pas développer le football. Ce sont là, quelques actions que nous avons ébauchées dans notre programme quadriennal.
Vous chiffrez votre plan d’action à 42 milliards de FCFA. Que ferez-vous, pour mobiliser une telle somme, sinon quelles seront vos sources de revenus ?
Effectivement, nous avons évalué notre plan d’actions à 42 milliards pour les 4 ans. Cependant, nous comptons sur nos partenaires pour mobiliser ces fonds. Notre premier partenaire, c’est l’Etat. Nous allons faire un plaidoyer auprès des plus hautes autorités du pays à qui nous allons évidemment soumettre les projets de développement du football. Les seconds partenaires sont les partenaires traditionnels comme la FIFA ou encore la CAF qui doivent aussi soutenir le football tchadien. C’est depuis 4 ans que nous n’avons pas un exécutif. Tout est à refaire. Le football Tchadien est dans l’agonie. Pour le réveiller, cela nécessite énormément des moyens. Il faut aussi penser aux sponsors. On ne développe pas seulement le football avec l’Etat. Dans l’accompagnement, il faut aussi penser aux privés. Cependant, on ne peut pas les obliger à venir. Il faut créer des conditions minimales pour les attirer. Nous pensons qu’avec ces trois partenaires, nous pourrons arriver à ces fins.
Vous dites que le Football tchadien agonise. Mais comment faire pour redorer le basson de cette discipline unificatrice ?
Il n’y a pas de miracle. C’est le travail. Nous avons fait un diagnostique et nous connaissons déjà les maux qui minent notre football. Connaissant déjà ces maux, il faut évidemment proposer des solutions. C’est vrai que le football tchadien est malade. Cependant, avec les actions que nous voulons mettre en place et les priorités que nous avons annoncées dans notre programme, nous pouvons lui redonner la santé, inchallah.
Les élections à la Fédération Tchadienne de football Association sont prévues pour ce 1er mars. Etes-vous prêt ?
Nous ne sommes pas prêts seulement maintenant. Cela fait pratiquement une année que nous sommes focus sur cet objectif. Espérons que le 1er mars 2025, les acteurs du football porteront leur choix sur notre modeste personne. Certainement, ils ne le regretteront pas. Car, nous avons un programme ambitieux pour la communauté et au bénéfice de tous les jeunes qui aspirent à embrasser la carrière de footballeur. Tous les amoureux du ballon rond sont invités à soutenir ce programme et à nous comprendre dans cette démarche salutaire pour notre football. Nous voulons apporter une touche différente de ce qui a été fait par le passé. Les gens doivent comprendre que pendant plus de 60 ans, rien n’a pas marché dans cette discipline. Si nous continuons dans la même logique, il n’y aura pas de résultats. Ainsi, nous voulons marquer une rupture avec le passé, surtout dans la manière de conduire notre fédération.
Quel message adresserez-vous aux acteurs du football qui pensent que vous êtes novice dans ce milieu ?
D’abord, il faut qu’ils sachent que nous ne sommes pas nouveaux dans le milieu du sport tchadien, moins encore du football. La question que nous nous posons, ceux qui se disent anciens, qu’ont-ils apporté dans le football tchadien ? A leur place, je ne dirais même pas çà. Ils doivent reconnaitre qu’après toutes ces années aux commandes, ils n’ont rien apporté comme changement dans le football tchadien. Les résultats sont pitoyables et tout le monde le sait. Ceux qui se disent anciens ont rendu malade, le football tchadien. C’est pour l’enterrer complètement qu’ils veulent revenir aux commandes. Mais, nous ne l’accepterons pas. Il faut qu’on se dise des vérités. Maintenant, nous ne venons pas pour chasser tous ceux qui ont semé la pagaille. Non ! Le football n’a besoin de ça. Le football n’a pas besoin de guéguerres intitules. Le sport, c’est d’abord l’esprit du fair-play. Il n’y a pas de vainqueur, ni de vaincu. C’est l’esprit du fair-play. C’est pour cela que l’un de nos objectifs est de réconcilier tous ces acteurs du football autour ce programme. Ainsi, nous sommes prêts à aller vers tout le monde. Mais, ceux qui ne veulent pas collaborer avec nous, nous n’allons pas les forcer. Toutefois, notre main est tendue.
Si vous arrivez à être élu au lendemain du 1er mars. Quel sera le premier acte fort que vous allez poser ?
Le premier acte fort que nous allons poser, c’est d’abord le changement radicale dans la gestion de notre fédération. Il y aura une rupture avec le passé. Car, nous voulons instaurer une gouvernance crédible qui fait de la redevabilité son crédo. Il faut rendre compte de ce que l’on ferra. Il faut aussi que les tchadiens sachent qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qui n’a pas été fait.
Votre mot de fin…
Je n’ai rien de particulier à dire, sauf lancer un appel à l’unité, à l’endroit des acteurs de la communauté footballistique. Car, il faut qu’on soit soudé. Ensemble, nous pouvons sortir le football tchadien de cette situation. Notre équipe ne vient pas pour chasser ceux qui sont là, ou bien changer tout. Nous voulons simplement apporter notre touche qui est différente de celle qui a été faite. Ainsi, nous sommes prêts à impulser une nouvelle dynamique qui permettra à notre football de décoller.